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262 AUGUSTE ALLMER je le crains, d'importation étrangère. C'est la pensée et la politique romaine qui nous en dotent. Mais au lende- main de la victoire de Sévère sur Albin, pour qui tenait Lyon, après le sac et l'incendie de notre malheureuse ville, en 193 après J . - C , disgraciés, privés des faveurs impériales, nous ne songeâmes plus qu'à rétablir notre fortune. Alors « dépouillée de ses monuments du premier siècle, la capitale des trois Gaules reste désormais, relativement à l'art, infé- rieure aux principales villes de la Narbonnaise. » (Jnsc. de Lyon, t. II, p. 225.) La longue période qui suit l'horrible drame de 193 et qui se termine à l'invasion des Burgondes et au Lyon chrétien est caractérisée par la disparition des corporations, naguère si florissantes. Notre ville n'est plus qu'un lieu de retraite pour les vieux soldats et les petits fonctionnaires. Mais ici nous ne suivrons plus Allmer qui emprunte à Albert Jahne tout un chapitre de son Histoire des Burgondes. Nous nous contenterons de noter sa brève réfutation du paradoxe de Renan, qui s'est demandé ce que serait devenu le monde en présence du culte de Mithra « si le christianisme. . . eut été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle. » « Non, croyons-nous, le christianisme fût-il mort en bas- âge, le monde ne fût pas pour cela devenu mithriaste. Un pur ascétisme, sans autre, perspective de félicité future que celle déjà offerte par l'Elysée des Grecs, eût bien pu, comme d'ailleurs il réussit à le faire, attirera lui un considérable nom- bre de fervents et de fanatiques, mais eût été impuissant à fasciner l'humanité en masse... Il manquait à la philosophie de la religion de Mithra ce qui précisément faisait la force et a fait la fortune de l'idée chrétienne : le souffle révolu- tionnaire qui disposait dans la vie d'outre tombe un ordre de choses entièrement fait à l'inverse de celui de la vie