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AUGUSTE ALLMJiR 25 I
« celui-là même qui venait de clore au bout de plus d'un an
la longue série de découvertes faites à Trion ( i ) , nous admi-
rions M. Hirschfeld et moi, du haut de l'abside de l'église de
Fourvière, le merveilleux panorama déroulé sous nos pieds :
la grande ville couvrant du flot de ses maisons hautes et
pressées les rives des deux neuves, leur large intervalle, la
colline opposée à nos regards et, au-delà du Rhône, la plaine
du Dauphiné aussi loin que le jour baissant permettait à la
vue d'atteindre.— « Savez-vous », me dit mon savant ami,
rompant le silence de notre contemplation, « ce que vous
devriez faire ? une histoire de Lyon à l'époque romaine, Ã
l'aide surtout des inscriptions et des monuments... Si j'étais
ici, le sujet me tenterait... La tâche n'est peut être pas
très difficile. »
« Telle est, ajoute Allmer, l'origine de cette ébauche.
L'idée dont elle est éclose a été conçue sous l'impression
d'un spectacle splendide, dans l'éblouissement procuré par
une scène pleine de magnificence ; mais, — comme bien
souvent il arrive, — brillante et belle était la fleur, terne et
médiocre est le fruit ». ÇInsc. de Lyon t. Il, p. 13e.)
Allmer en écrivant ces lignes est injuste pour son oeuvre.
Elle a, j'espère le montrer par ce qui va suivre, non seule-
ment le lumineux éclat de notre jour froid, et clair qui
découpe les reliefs et les détache bien, mais encore le coloris
plus chaud d'un ciel plus méridional.
Mais avant d'y pénétrer il est loyal de se demander quelle
(1) Nous citerons l'Histoire de Lyon à l'époque romaine non d'après le
volume consacré à Trion et où elle a d'abord paru, mais d'après les
Inscriptions du Musée de Lyon, parce qu'elles donnent sur ce point la
pensée définitive d'Allmer et surtout se trouvent plus ordinairement
dans les Bibliothèques publiques.