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250 AUGUSTE ALLMER dans la Revue Epigraphique du Midi de la France ( i ) ace long et patient travail de substruction, véritable œuvre de constructeur romain, édifiée avec patience en vue de l'éter- nité. Mais si admirables que puissent être les fondations d'un édifice, elles ne sont que des fondations, et pour mériter l'admiration des hommes il faut que l'édifice dresse hors du sol son poème de pierre ; il faut que l'érudit devienne historien. Or, en tout grand historien il y a un poète incom- plet, je l'avoue, mais néanmoins un poète. La rigueur des méthodes, l'esprit critique, le sens du vrai et plus souvent du vraisemblable, ne lui suffisent pas, il a besoin du don merveilleux d'évoquer la vie. N'a pas qui veut cette demi- imagination créatrice qui à travers quelques pans de murailles, de vieux parchemins jaunis, des armes ou des bijoux ressus- cite les siècles disparus et arrache de leurs tombeaux non point des morts mais des vivants. Allmer avait ce don. C'est lui qui l'arrêtait devant les inscriptions de Vienne et lui inspirait ce mot révélateur que nous avons rappelé un peu plus haut ; c'est lui qui lui dictera cette admirable page où il nous dit comment il songea, 'dans la splendeur d'un coucher de soleil vu de Fourvière, à restituer, surtout par les inscriptions, le Lyon romain. Dans un des derniers jours de mars de l'année 1886, (i) Revue Epigraphiqiu du Midi delà France, 1878, Savigné, imprimeur gérant à Vienne. Le premier numéro est de janvier, février, mars 1878. La publication s'est continuée jusqu'à la mort d'Allmerà raison de quatre ou cinq fascicules par an. M. le capitaine Espérandieu, professeur à l'école militaire de Saint Maixent, déjà associé par Allmer à la publi- cation de sa Revue, en a pris la succession, en lui donnant le titre plus large de Revue Epigraphique,