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244                     AUGUSTE ALLMER

sa santé. Allmer conserva jusqu'en 1855 ^a perception
d'Estrablin, puis fut nommé percepteur à Saint-Priest avec
résidence a Lyon, où il prit sa retraite en 1868.
   C'est a Vienne qu'il se lia d'amitié avec M. Girard père,
un ancien libraire et collectionneur très habile, et avec
M. Alfred deTerrebasse, l'éminent historien du Dauphiné.
Les travaux du chemin de fer P.-L.-M. en furent l'occasion.
Inscriptions, poteries, médailles, débris d'architecture étaient
exhumés en prodigieuse quantité. M. Delorme, bibliothé-
caire de la ville, enthousiasmé par ces découvertes, forma le
projet d'un musée archéologique et d'une publication qui
rappellerait le glorieux passé de la Vienne des Allobroges.
    Il en fit part à M. de Terrelxuse et à M. Girard, qui de
 leur côté y songeaient. La difficulté était d'avoir un dessi-
nateur. Delorme n'avait pas ce talent et il l'avouait de
bonne grâce. Girard proposa Allmer. C'était un homme
petit, maigre, parlant peu, regardant curieusement chapi-
teaux, corniches, colonnes, médailles arrachés du sol par la
pioche des terrassiers et les croquant avec une scrupuleuse
fidélité. Un jour l'idée lui vint, suggérée je crois par Girard,
de « copier toutes les pierres écrites que renfermait le Musée.
Idée bizarre assurément ! Un pays si richement décoré par
la nature ne lui offrait-il pas quantité de motifs plusattrayants ?
En outre, il n'entendait pas le plus simple mot d'une inscrip-
tion. » Allmer ajoute, en définissant avec une rare précision
la nature de son esprit : « Mais pour lui, paraît-il, c'était
précisément ce mystère de l'inconnu qui prêtait à ces vieilles
pierres énigmatiques un charme d'imagination, à peine
entièrement effacé aujourd'hui par celui de leur intérêt véri-
table. » (Inscrip. de Vienne, préf., p. III).
   Girard, de plus en plus séduit, non seulement lui faisait
dessiner ses plus belles médailles, mais lui communiquait