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134 1RANCISQ.UK BOUII.LIER l'intérêt de la science et du réveil de la vie intellectuelle de la province. Nous conservons tous le vivant souvenir de la dernière lecture que notre regretté confrère est venu faire à l'Aca- démie, dans sa séance de rentrée du 8 novembre 1892, sur ses Vieux souvenirs académiques lyonnais. Ce noble vieillard de quatre-vingts ans n'avait rien perdu de safière attitude, de sa verdeur et de son talent. Il a rappelé qu'il appartenait à notre Compagnie depuis plus d'un demi-siècle, et qu'il y avait vu passer plusieurs générations successives. Il a fait revivre devant nous, en quelques traits brillants et finement burinés, les physionomies originales de nos anciens aca- démiciens lyonnais; il a rappelé les faits saillants et les belles luttes oratoires auxquels il avait été mêlé. Il a ter- miné cette intéressante étude en remerciant l'Académie de Lyon de l'avoir accueilli au seuil de sa carrière, et il lui a adressé comme un adieu l'hommage ému de sa gratitude. Il lui a témoigné, par une touchante citation de Virgile, que la première elle avait eu ses affections, et qu'elle les gar- derait avec elle jusqu'au tombeau. L'Académie qu'il a illustrée et dont il a célébré si digne- ment l'histoire, a contracté envers lui une dette sacrée. Elle lui sera fidèle au delà de la tombe et restera la gardienne de sa noble mémoire. Elle s'honorera toujours d'avoir eu à sa tête, et d'avoir gardé dans ses rangs pendant cinquante- quatre ans, ce philosophe éminent, ce profond penseur, cet écrivain de premier ordre qui a acquis de si justes titres à la renommée et à la reconnaissance publique. M. Bouillier a été, dans ce siècle, le dernier de nos grands philosophes spiritualistes. Disciple de Cousin, il s'est fait une place à part dans la science; il s'est distingué de son maître par la sévérité a\cc laquelle il a appliqué la méthode expérimen-