page suivante »
CHRONIQUE DE DECEMBRE 1 8 9 9 J9 en chantant les grâces à peine écloses de la mignonne enfant dont la naïve histoire nous berça jadis. Rarement il déploya autant de charmes et de moyens de séduction. Aux Célestins, le i c r décembre, reprise de Serge Panine, sans intérêt et sans succès. Le Monde où l'on s'ennuie est mieux accueilli le 6 décembre avec Mme Amel, l'excellente artiste de la Comédie Française, qui nous charmait le 10, dans les salons Casati, au banquet que lui offrait le Caveau Lyonnais et où elle mettait si bien en relief son grand talent de cantatrice, d'exquise diseuse, de « Reine de la vraie Chan- son Frarîçaise », comme on l'a proclamée à Paris. Le gendre, de M. Poirier est repris le 13 et rajeuni, malgré ses quarante ans de succès, par le talent de M. Leloir, un autre sociétaire de la Comédie Française. Le 21 décembre, première de Dégénérés, cette étude mor- dante de psychologie mondaine et sociale de M. Michel Provins, genre Lavedan. On y montre les personnages avec une impitoyable précision, et les ressorts de leur mécanisme moral y sont exposés avec toutes les tares de leur métal, dans toute l'usure faussée et l'énergie détendue de leur artificiel assemblage. Mlle Sanlaville s'y taille un très bril- lant succès. Citons encore la première audition, le 24 décembre, de la Société des Concerts Symphoniques, organisée par MM. Jamain et Mirande, qui ont offert aux dilettanti un programme de premier choix, heureuse augure pour les destinées de la jeune Association symphonique. Le 8 décembre, le Casino nous avait offert la première de Chand d'habils, exquise pantomine, qui semblait môme hors de son cadre dans ce music-hall bruyant. Cette pié- cette charmante extraite par Catulle Mendès du conte de Théophile Gauthier, Mort et Remords, a procuré à M. Sève-