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\6 FRANCISQJJE BOUILLIER Cependant l'âge devait avoir raison de cette verte vieil- lesse. A la fin d'octobre 1895, alors qu'il songeait à retour- nera Paris, une pneumonie le mit à toute extrémité. Son énergie, sa robuste constitution le sauvèrent ; il put repren- dre sa vie habituelle, mais il était atteint et depuis, les forces physiques ne cessèrent de décliner, l'intelligence res- tant tout entière. Il était revenu de Paris au commence- ment de mai dernier, avec la pensée non d'y retourner mais d'aller passer dans le midi les mauvais jours d'hiver. Un rhume, léger au début, dégénéra brusquement en une congestion pulmonaire qui l'emporta le 25 septembre 1899. Il est mort en chrétien convaincu, conservant sa connais- sance jusqu'à sa fin, et s'eftbrçant par sa sérénité d'adoucir pour les siens la douleur que devait leur causer la vue de ses derniers moments. Telle a été la vie de Francisque Bouillier. Une grande droiture dans ses sentiments comme dans ses convictions personnelles, une loyauté et une justice sans bornes dans ses appréciations comme dans ses critiques, telle fut la note intime de cette nature d'homme de bien et d'honnête homme, qui « attendait résigné sa dernière heure avec le « regret de n'avoir pas plus fait et pas mieux fait, et qui « loin de s'imaginer avoir été un homme parfait voulait seu- « lement avoir été un homme tolérable, tolerabilis homo, « comme dit Sénèque. » X. X. Voici les discours prononcés sur la tombe de M. Bouil- lier par M. Alexis Bertrand, correspondant de l'Institut, qui occupe à la Faculté de Lyon la chaire de philosophie