Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                   FRANCISQ.UE BOUILLIER                    13

resta pendant un quart de siècle (1839-1864), attaché à la
Faculté de notre ville, comme professeur de philosophie,
fonctions auxquelles il joignit pendant seize ans celles de
doyen de la Faculté des Lettres.
   Ses cours, à leur début, furent vivement attaqués en
raison de tendances rationalistes hautement professées. « Si
 « j'avais eu plus de maturité et d'expérience, disait-il plus
 « tard, peut-être aurais-je évité quelques-unes de ces
« attaques. » Quoi qu'il en soit, ce cours, animé de l'esprit
cartésien, fut toujours profondément spiritualiste. Quant à
l'impartialité du professeur dans les examens, elle ne fut
jamais suspectée, si bien que lors de la création des jurys
mixtes, la juridiction universitaire dont il faisait partie, fut
hautement regrettée par les chefs d'établissements ecclésias-
tiques. 11 était, il est vrai, fort redouté par les candidats
au baccalauréat, qu'il intimidait beaucoup. Cependant,
dans* les délibérations, son indulgence était grande ; tenant
compte du trouble de l'élève, il ne donnait jamais une
 note qui pût le faire ajourner, s'il ne s'était pas montré
 tout à fait insuffisant dans d'autres matières.
   En 1846, il eut le tort, — il l'a avoué humblement
depuis, — de ne pas s'en tenir aux lettres, à la philosophie
et aux académies, et de se mêler à la politique. Il vota avec
l'opposition, qui le fit entrer au Conseil municipal et le
porta même à la vice-présidence du comité de réforme
électorale. La catastrophe de 1848 le surprit comme tant
d'autres qui, de même que lui, ne voulaient qu'une cer-
taine extension du droit de suffrage. En un jour tout était
bouleversé et la société menacée jusque dans ses fondements.
« C'était une leçon que je n'ai pas oubliée, disait-il quand
<' il parlait de cette époque dé sa vie, je me suis repenti de
« mon opposition, quoique bien peu dangereuse, à un