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466 CHRONIQUE DE NOVEMBRE 1899 On sait avec quel art il savait tirer des gris d'acier des effets intenses ; quelle harmonie il condensait dans cette orgie de coloris féroce qu'il semait dans toutes ses œuvres. Le monde des lettres et celui de la bienfaisance perdaient, le 20 novembre, M. Barthélémy Casati-Brocbier, ancien premier juge au Tribunal de commerce de Lyon, ancien administrateur de la Caisse d'épargne de Lyon, président de la Crèche Saint Bernard de la Croix-Rousse, vice-président de l'Œuvre des Messieurs, de Lyon, président du Conseil de fabrique d'Ainay, décédé en son château de Saint Fonts, à Gleizé (Rhône) Il était le père de notre excellent confrère, M. Sylvestre Casati-Brochier du Salut Public. Le 22 novembre, nouvelle perte pour les arts : nous appre- nons la mort presque subite du vieux peintre Pierre Salle. Salle pouvait avoir environ soixante-cinq ans ; c'était un travailleur acharné, sincère, ne sacrifiant rien à la mode, aux écoles du jour, mais mettant dans son œuvre toute son âme qui semblait toujours, comme ses .toiles, enveloppée d'un voile de tristesse. Il était n e t Bordeaux, vers 1835. Qui ne connaissait cette bonne figure qu'encadrait une longue barbe blanche qui faisait vaguement songer au profil de Meissonier ? Le caractère un peu sombre, tout entier de .Pierre Salle se retrouve dans ses toiles. Les Beaux-Arts de Lyon perdent en Salle un artiste de la vieille école, ses amis un cœur sincère aux amitiés solides. Puis, c'est une série à la noire : le 23 novembre meurent, M.Jean Briguet, le libraire éditeur bien connu; Mme Fran- cisque Aynard, belle-mère de M. Aynard, vice-président de a Chambre des députés, représentant du Rhône; la véné-