Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
382            CHRONIQUE D'OCTOBRE      1899

nomination, au grade de général de brigade, de trois de nos
compatriotes : le général Lacoste, né à Lyon, le 30 mars
1842 ; le général Gillet, de Chalon-sur-Saône, et le général
Nicolas, né à Charolles, le 20 mars 1844.
                               *
                              **
   Notre chronique d'octobre serait incomplète si nous
n'accordions pas aux arts la place qu'ils méritent.
   La rentrée solennelle des Tribunaux, le 16 octobre, a été
pour M. l'avocat général Thévard, chargé de prononcer le
discours d'usage, après la Messe Rouge traditionnelle, l'occa-
sion d'offrir aux lettrés un véritable régal.
   M. Thévard avait pris pour sujet un des événements les
plus tragiques que nous révèle notre histoire locale au
xvm e siècle : « Le tumulte du pont de la Guillotière en 1711
et le procès du sergent Bel-Air ».
   C'est le récit poignant d'un acte de brigandage commis,
un jour de fête, par un sergent et sa troupe, qui avaient
mission de maintenir l'ordre public près du pont de la Guil-
lotière, sur la rive gauche du Rhône. La foule était serrée
près de ce pont lorsque Mme de Servient, qui voulait passer,
fut, à la suite d'un événement resté toujours mystérieux,
:etée hors de son carrosse ; celui-ci fut aussitôt renversé et
une indescriptible mêlée s'ensuivit.
   Les portes du pont furent fermées et les promeneurs
massacrés et pillés par les soldats. Deux cent dix-sept victi-
mes jonchèrent le sol de leurs cadavres. Le sergent Bel-Air
fut seul arrêté, ses hommes purent prendre la fuite.
   Bel-Air, malgré les témoignages accablants, affirma tou-
jours son innocence. Le Présidial le condamna néanmoins
au supplice de la roue, à cinq cents livres d'or d'amende
envers le roi et à deux cents livres pour les messes à dire en