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37o                          BIBLIOGRAPHIE

si suave à lire qu'on ne savait plus au juste ce qui embaumait l'âme,
de la nature en fleurs ou de ces poèmes parfumés de jeunesse et
d'espérance.
   Malgré le haut parrainage que F. Coppée voulait bien porter eu ces
termes à cette nouvelle oeuvre : « C'est avec grand plaisir, mon cher
poète, que j'inscris mon nom en tête de ce recueil où vous ave% réuni vos
jolis vers pleins de grâce juvénile et de parfums, » il se trouva quelques
esprits assez chagrins pour se choquer de la liberté d'expressions qu'ils
y ont cru trouver. Pauvres esprits, avouez donc que cette confession à
Celle qui doit être un jour ma femme vous a profondément troublés.
Vous ne pouviez, vous ne vouliez pas croire qu'il existe encore des
âmes assez hautes pour proclamer sans fausse honte leurs péchés de
jeunesse. La lumière de la vérité vous aveuglerait-elle ? Le poète se
place au-dessus de ces petitesses et vous absout tout en vous plaignant
de n'avoir pas su conserver l'accent de franchise qui fait tout pardonner.
    A la lecture de cette confession, on se rend compte combien le
temps est lointain déjà où, laissant errer timidement ses doigts sur la
lyre des sentiments, Dellevaux nous donnait ses premiers feuillets.
 Bien que de facture plus puissante, ces vers ont conservé leur belle
simplicité, alliée au pur accent du vrai ; cette définition de l'Aveu n'en
 est-elle pas la convaincante preuve ?


           La hardiesse de l'aveu fait sa fierté.
           Sans qu'un ménagement hypocrite m'intime
           Une pudeur aisée, en ce'volume intime
           Ma franchise instruira ta pure loyauté, etc.


   Le Sachet d'Amour peut être appelé le bréviaire des jeunes époux ; la
passion, une passion légitime et honnête, y respire d'un bout à l'autre.
Le poète nous conduit du premier jour d'hymen jusqu'à l'apparition
attendue de l'enfant ; ce gage vivant de tendresse ; et alors, il chante
encore pour endormir son jeune trésor ;


           Au bois assoupi, dorment les ûiselles ;
           Au lac assoupi, dorment les roseaux ;
           Les phalènes d'or, l'or des demoiselles
           Ne lutineut plus les donnantes eaux.