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292 CHRONIQUE DE SEPTEMBRE- rables de nos compatriotes, — où naturellement la police ne découvre rien, — sous prétexte de complot panaché pour lequel on murmure déjà le mot de Kaute-Cour. Le mur- mure va grandissant ; il se fait bruit, puis réalité. La Haute- Cour est réunie. Et le pays qui espérait respirer enfin après le verdict de Rennes ! Le verdict est rendu le 9 ; Dreyfus est condamné à nouveau par le Conseil de guerre et la crise est plus aiguë que jamais. Le 20, Dreyfus est gracié et le fameux fort Chabrol, — de burlesque mémoire, — se rend avec ses défenseurs. Pendant ce temps le Transvaal arme ses volontaires contre les Anglais; la grève générale éclate au Creusot. Le 26, les employés de 1' F.-0.-L.,prisdu même vertige, abandonnent la ligne de Vaugneray. Qu'on nous dise que la vie devient monotone et que nous n'avons pas de pâture pour les gazettes ! On sème la division partout ; on soulève les haines; on appelle les représailles, alors que la France a plus besoin que jamais de paix, d'union, de concorde, pour se ressaisir et fermer tant de plaies. Jetons un voile sur ce sombre tableau et laissons les grands événements suivre un cours qu'il ne nous appartient pas d'enrayer, pour nous occuper des menus faits de la région lyonnaise. Voici la belle et touchante fête du 8 septembre qui appelle sur nos quais, sous la bénédiction de leur vénéré Prélat, les Lyonnais fidèles à leurs vieilles traditions de reconnaissance envers la Protectrice de la Cité, continuant le vœu des échevins qui consacrait Lyon à la Vierge de Fourvière. Le même jour, les vignerons du Beaujolais vont en foule