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JOANNON DE SAINT-LAURENT 235 cherche toujours les déductions pratiques à en tirer, les applications qu'on peut en faire aux arts et à l'industrie. C'est en quelque sorte, la note dominante de cet esprit à la fois investigateur et érudit : singulier mélange de deux tendances qui de prime-abord paraissent s'exclure. J'ai dit plus haut que Joannon de Saint-Laurent était membre associé de l'Académie de Lyon. Voici de quelle manière il entra dans cette docte compagnie. En 1713 les Lyonnais amateurs des beaux-arts et surtout de la musique s'étaient remis dans un local du quai St-Clair pour 3' for- mer une société nouvelle. On y donnait des concerts suivis de conférences sur des sujets relatifs à la musique, à la peinture, au dessin et aux mathématiques. Telle fut l'origine de la Société des Beaux-Arts dont l'existence fut reconnue officiellement par lettres patentes du mois d'août 1724 (1). En 1750, cette Société des Beaux- Arts se réunit à l'Académie des Sciences et Lettres et les deux compagnies fusionnées portèrent le nom d'Aca- démie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Depuis longtemps Joannon faisait partie de la première, il deve- nait donc de droit académicien. Mais comme il résidait alors en Italie, on lui donna le titre d'associé. Pendant la durée de son séjour à Lyon il paraît avoir été très assidu à la Société des Beaux-Arts et y fit plusieurs communications sur les applications de la physique à la musique, dont les manuscrits ont été conservés et analysés dans le catalogue des manuscrits de la grande bibliothèque de Lyon (2). Dans (1) Clapasson. Histoire et description de la Ville de Lyon, de ses anti- quités, de ses monuments et de son commerce, etc. Lyon, Bruyset, 1761, p. 75. (2) Delandine. Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, 1812, t. III, p. 296. Registres de la Société des Beaux-Arts et de l'Académie de Lyon-