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2|2 JOANNON DE SAINT-LAURENT les anciens connaissaient très bien, d'autant plus qu'au paragraphe où il traite de la cuisson du verre et des argiles Pline se sert de tout autres expressions, fomaçes, caméra?, ignés, pour désigner la manière dont elle se fait. De plus les renseignements que nous fournit l'écrivain latin sur la couleur des murrhins, en dépit de tous les artifices de tra- duction, n'ont trait qu'à des colorations naturelles, fortuites si je puis ainsi dire et n'évoquent aucunement l'idée d'un travail artistique quelconque, dû à la main de l'homme. Cette distribution de couleurs est la caractéristique de l'onyx et de la sardoine, dont se rapproche aussi l'agate sardonique et dont les reflets azurés, analogues à ceux de l'iris et de l'opale, ne peuvent être obtenus artificiellement dans la porcelaine. Joannon de Saint-Laurent, lui aussi, possédait un fragment ancien qui répondait à ces descriptions et il ne doutait pas qu'il provînt d'un vase murrhin ( i ) . En ce qui concerne les verrucosités dont nous avons parlé, il déclare que les mots maculœ pingues ne peuvent s'appliquer en aucune manière aux ornements de la porcelaine. Ce sont les taches de couleur propre à chacune d'elles qu'on trouve dans toutes les pierres fines comme les serpentines, les jaspes, .plusieurs agates et calcédoines, caractère qui se remarque aussi dans l'agate sardonique. Mariette veut ; encore que certaines de ces verrues soient simplement des défauts de la porcelaine, mais Joannon lui objecte victorieusement qu'un grand nombre de pierres précieuses en présentent soit à l'extérieur, soit à l'intérieur de leur substance venicx non eminentes, des points épaissis dans la masse, comme (i) Nicolas Guibert (op. c.) donne aussi la figure"d'un fragment de vase murrhin qui répond à nos descriptions: mais sa restitution du vase entier est absolument défectueuse. . -