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226               JOANNON DE SAINT-LAURENT

que un volume pour résumer tout ce qu'on a écrit sur ces
vases ( i ) .
   Suivant le grand naturaliste romain, ce fut Pompée qui
apporta à Rome les premiers vases murrhins. Us faisaient
partie du butin enlevé à Mithridate, roi de Pont, l'un des
plus grands collectionneurs d'objets d'art de l'antiquité. Le
général vainqueur, ajoute Pline, consacra à Jupiter Capito-
lin les pierres et les coupes de cette matière qui avaient
figuré à son triomphe (2).
   Bientôt cette substance précieuse entra dans le commerce.
On en fit des vases de toutes sortes, voire même de petites
tables ou guéridons, abaci, qui atteignirent bientôt des prix
exorbitants. C'était une véritable frénésie et l'auteur déjà
cité parle d'un personnage consulaire qui, dans sa passion
pour une coupe qu'il avait payée 70 talents, soit 344,400 fr.
de notre monnaie, en avait rongé les bords.
   Ce détail nous permet d'établir, dès à présent, que ces
vases n'étaient ni en verre, ni en porcelaine. Le poète saty-
rique Pétrone, condamné par Néron, brisa avant de mourir


   (1) De murrhinis sive de Us qux murrhino nomine exprimuntur opuscula
varia. Romx, MDCCLII. Typis et sumptïbus Nicolai et Marci Palearini,
Superiorum facultate. Ce volume contient les deux dissertation suivantes :
   Assertio de murrhinis sive de Us qux murrhino nomine exprimuntur...,
Nicolao Guiberto Lotharingo doctore medieo, auctore. — De murrhinis
veterum disquisitio, auctore Frederico Ehrgot saxio eppendorpio misnico.
   (2) Appien rapporte qu'à Talaura, ville des états de Mithridate,
province de l'empire des Parthes, aujourd'hui le Mekran, ancienne
satrapie de l'empire des Achéménides située à l'est du golfe Persique,
on prit entre autres richesses à ce prince deux mille tasses d'onyx
enchâssées d'or. Appien. Bell. Mithrid., 115. Sur Mithridate collection-
neur, voir dans Théodore Reinach, Mithridate Eupator, roi du Pont,
Paris, 1890, in-8, page 285.