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                 CHRONIQUE D'AOUT 1 8 9 9               223

à la Préfecture, le jour même où l'on célèbre à Valence le
centenaire de la mort du vénéré pontife Pie VI, qui pava
la mort de Duphot de sa liberté et de sa vie.



   Pendant ces chaleurs torrides, la chronique des théâtres
est pauvre ; et cependant Lyon semble privilégié cette année,
et désigné plus particulièrement par les bonnes tournées
artistiques que Paris déverse chaque année, à cette époque,
sur la province.
   Le 10 août, Félicia Mallet donne, aux Célestins, une
représentation de cette jolie pantomime de Michel Carré,
Y Enfant prodigue. Du 12 au 17, nos bons félibres méri-
dionaux de Paris, plus félibres que les Provençaux eux-
mêmes, traversent Lyon, pour faire flotter à Valence, à
Marseille, à Orange, pendant les représentations, sur le
théâtre antique, à'Alceste et à'Athalie, la bannière du
Félibrige.
   Le 18 août, notre ancien baryton du Grand-Théâtre,
M. Noté, aujourd'hui pensionnaire de l'Opéra, reçoit pour
acte de dévouement et de courageux sauvetage, la croix
de la Légion d'honneur.
   Le 25 août, Mme Jane Hading, donne aux Célestins,
avec MM. Dieudonné, Lenormant etc., la Princesse de,
Bagdad. Le même jour, réouverture du Casino.
   Le 26, la Duse, la Sarah Bernhardt italienne, est attendue
au Grand-Théâtre, où elle doit jouer la Dame aux Camélias.
Mais la grande tragédienne fausse compagnie aux Lyonnais.
Pourquoi cette fugue? A-t-elle cru les Lyonnais si inaccessi-
bles aux beautés de la langue italienne, qu'elle a préféré la
faire déguster aux Genevois ? Ce serait vraiment peu flatteur
pour nous. Je crois plutôt qu'elle a craint, avec raison, de