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210:                ,,.   SOCIÉTÉS SAVANTES

une sorte de bassin d'eau croupie et stagnante, où l'on retrouve jusqu'à
35.000 microbes par centimètre cube. Telle a été la première cause de
l'épidémie. La secondé résulte de ce que, dans le but de fournir de
l'eau aux étages supérieurs des maisons, on a eu recours à une aspira-
tion plus considérable de ces eaux contaminées. Une troisième cause
tient enfin aux terrains qui avoisinent les galeries et sont livrés à la
culture maraîchère, qui emploie une grande quantité d'engrais. A la
suite de cet exposé des trois causes de l'épidémie de 1898, l'orateur fait
connaître que la Commission d'hygiène a émis les voeux suivants :
l° que les puits soient supprimés à Lyon ; 2° que des travaux soient
effectués pour ramener le courant d'eau pure sur la rive droite du
Rhône; 30 que la ville entre, au plus tôt, en possession des terrains
acquis des Hospices et avoisiuant les puits de filtration de la Compagnie ;
4° que Lyon s'entende avec la commune de Caluire, pour qu'il soit
interdit de déverser des vidanges, dans le ruisseau de cette dernière
localité ; et 50 enfin que des instructions soient données aux employés
de la Compagnie des eaux, pour éviter l'aspiration des eaux stagnantes
et contaminées. *

    Séance du 14 mars 1899. — Présidence de M. Gilardin. — M. Gabriel
Roux explique que le perré et les puits de filtrage, dont il a parlé dans
la dernière séance, sont ceux qui sont situés en amont. — M. Locard
revenant sur cette question, fait observer qu'à l'origine, l'eau distribuée
par la Compagnie était puisée directement dans le Rhône. Aujourd'hui elle
passe par les puits de filtration, situés en face de l'ancienne gare de Saint-
Clair, réservée actuellement aux marchandises, à 150 métrés de l'axe du
chemin de fer et au pied de la balme de la rive droite. Mais toute eau
de puits peut, suivant les circonstances, devenir mauvaise. Ici, par suite
d'un changement de pression, il peut se produire des fissures et les
filtres peuvent se déplacer. L'eau de ces puits peut recevoir ainsi des
matières impures, soit par le Rhône lui-même, soit par l'infiltration de
l'eau pluviale à travers le plateau bressan, soit à cause de voisinage des
écuries des chevaux de la gare de marchandises. Sur le Rhône, une
digue circulaire force, malheureusement, le fleuve-à s'éloigner des puits ;
peut-être l'a-t-on fait dans l'intérêt de la navigation ; mais l'intérêt de
la santé publique doit être assurément préféré. Dans tous les cas, il arrive
que les puits de filtration sont alimentés avec des eaux croupissantes et
contaminées. Or, deux remèdes sont à employer : L'un, tout provisoire,