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I70 JOANNON DE SAINT-LAURENT . inimitables. Aussi les savants et les érudits s'efforçaient-ils d'en donner la description et d'en interpréter les sujets en même temps que les artistes cherchaient à les imiter sans toutefois, les copier servilement. C'est ainsi qu'à la place des divinités du paganisme et des empereurs romains, nous les voyons figurer le roi de France et les princes de la maison d'Autriche qui gouvernaient alors' une partie de l'Italie. D'autres, plus hardis et plus habiles, abordaient des sujets fort compliqués se rapportant à des allégories tou- chant les sciences, les beaux-arts, la politique. De ce nombre était Louis Siriès, français d'origine, dont le nom se trouve étroitement lié à celui de notre Saint-Laurent. Si nous ignorons la date de l'établissement de Siriès, en Italie, nous savons, du moins, d'une manière certaine, qu'il portait le titre d'orfèvre du roi de France, lorsqu'il fut employé dans la galerie de Florence. Les détails suivants, que nous avons recueillis à son sujet, prouvent qu'il excel- lait dans l'art de la ciselure, appliquée aussi bien aux métaux qu'aux pierres précieuses. C'était, paraît-il, un artiste consommé, car il a laissé des chefs-d'œuvre en coutellerie et en orfèvrerie. Il a même fait des tableaux sans jamais avoir appris l'art de la peinture. Sa fille, la signora Violante Siriès, mariée au sieur Giuseppe Serroti, a laissé la réputa- tion d'un habile peintre de portraits, et le sien propre figure parmi ceux des artistes distingués que l'on voit dans la galerie de Florence. Pendant son séjour en Toscane, la reine de Hongrie, qui bientôt devait devenir l'impératrice Marie-Thérèse, com- manda à Siriès une cuillère, une fourchette et un couteau d'or, pouvant tenir dans un étui qu'elle voulait porter dans sa poche. Elle désirait, qu'outre ces trois pièces, il y en eût le double, non pour servir à un usage réel, mais