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JOANNON DE SAINT-LAURENT 167 époque, de même qu'au siècle précédent, la plupart des savants, imitant en cela leurs maîtres Descartes et Newton, s'occupaient beaucoup de philosophie et réciproquement les philosophes n'avaient garde de négliger les hauts problèmes de la physique ( i ) . Aussi, voyons-nous, dès l'année 1746, notre auteur publier, en français, à Lucques, un volume impor- tant de méditations philosophiques. Malgré toutes nos recherches nous n'avons pu, mon père et moi, nous le pro- curer. Mais les citations données par Joannon lui-même dans un autre de ses ouvrages, semblent autoriser à admettre que cette étude était écrite dans le sens des idées de Locke et de Condillac. Comme eux, il paraît avoir étudié en détail les facultés de l'entendement. « Par facultés humaines, dit-il, on peut entendre la perception, la réten- tion, les puissances. Voyez : Locke Entendement humain, pages 147, 157, 271, etc., ou bien comme dans nos Méditations philosophiques l'Ame, la Conscience, le Cœur, l'Imagination, l'Esprit ou la Raison, le bon Sens, etc., pages 142 à 150. » Ce livre contient encore, pages 34 à 37 un discours sur le raisonnement (2). Il relève à coup sûr des doctrines alors régnantes et ne saurait beaucoup nous intéresser aujourd'hui. Toutefois il nous donne à nouveau la preuve du goût qu'avaient alors (1) J'ai sous les yeux un volume contenant divers ouvrages de Descartes, publiés du vivant de l'auteur. Il a soin de placer les traités de philosophie en tête des traités de physique, cette dernière doit tous ses progrès à la métaphysique. Discours de la méthode, plus la Dioptrique et les Météores, par René Descartes, Paris, 1668, in-40. (2) Méditations philosophiques. Lucques, 1746, in-12. Cet ouvrage ne se trouve dans aucune bibliothèque lyonnaise. Il a été vainement cherché à la Nationale et à la Mazarine, ainsi que dans les bibliothèques de Florence.