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BIBLIOGRAPHIE 147 arrivé a la célébrité. Artiste cependant, d'une main sûre, d'une manière simple et large. Peut-être lui a-t-il manqué un accent un peu plus per- sonnel, et d'être moins asservi à des formules académiques ; mais il lui a surtout manqué la science de se pousser et de se faire valoir. Il a mieux aimé traverser la vie paisiblement, très dédaigneux des moyens qui assurent d'ordinaire le succès. A tout prendre, ce qu'il y a eu de meilleur en lui, c'était l'homme. C'était aussi le causeur aux fins propos, aux traits pittoresques, l'anecdotier inépuisable, déroulant de préférence l'histoire de ses longues flâneries à travers les quartiers de Rome ; il connaissait la ville « comme s'il l'avait bâtie », et on dit que Louis Veuillot lui doit quelques pages de ses Parfums de Rome. Un jour pourtant, Pillard se souvint qu'il avait passé son enfance près de la porte de Serpaize ; il revint à Vienne, avec sa vieille bonne Santa, et s'installa prés du Rhône, en face des coteaux de Sainte-Colombe. C'est là qu'il s'éteignit le 9 avril 1898 (1). REURE. LOUIS XV ET LES PETITES MAITRESSES, par le comte FLEURY. — Librairie Pion, Nourrit et Cie, 10, rue Garancière, Paris. Un volume in-8° avec portraits. Prix : 6 francs. Quittant cette fois les sombres récits de la Révolution (on se rappelle Carrier à Nantes), le comte Fleury publie à la librairie Pion un ouvrage d'ordre moins sévère et très anecdotique intitulé : Louis XV intime et les Petites Maîtresses. Bien qu'il ait été beaucoup écrit, sur la Cour de Louis XV, on n'avait jamais pensé à retracer l'histoire des maîtresses de second plan du roi voluptueux. Quelques-unes valaient la peine d'être sorties de l'oubli : les unes parce qu'elles furent rivales de Mme de Pompadour, comme la comtesse de Choiseul-Romanet, là marquise de Coislin, la princesse de Rebecq, la comtesse d'Estrades ou Mme d'Esparbès, et jouèrent un instant un rôle politique; les autres, comme Mlle de Romans, la Morphise ou Mlle Tiercelin, parce qu'elles ont donné des enfants à Louis XV et qu'il était intéressant de retrouver leur descendance. Qu'à celles-là on joigne quelques maîtresses de (1) Jacques Pillard avait commencé son éducation artistique à Lyon, où il séjourna de 1830 à 1834.