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SAINT NIZIER 101 de supplications ardentes et de débordante joie, le ciel répon- dit en guérissant des aveugles et des boiteux. L'évêque de Troyes, Gallomagnus, sollicita la même fiiveur; il l'obtint et au jour de l'octension, plusieurs malades recouvrèrent la santé ; depuis une église magnifique, encore debout, s'éleva pour célébrer la mémoire du bienfaiteur et du bienfait. A Autun la renommée avait seulement apporté le bruit de ces faits sensationnels et un diacre, qui avait été frappé d'une ophtalmie aiguë, disait un.jour à ses amis : « Si au moins il m'était possible d'aller prier sur cette tombe chérie, •si.j'avais une parcelle de ce saint corps, une frange de la tunique qu'il a portée, assurément ma confianee ne serait pas trompée, ni mes larmes inutiles. » On lui offrit alors le manuscrit de la vie du Bienheureux Patriarche; poussé par un sentiment irrésistible de piété : « Dieu est tout puissant par ses serviteurs, » s'écria-t-il, et il appliqua sur ses yeux les feuilles de parchemin dont il ne distinguait aucune ligne. Toute douleur disparaît instantanément; la taie épaisse, qui obscurcissait ses paupières, est déchirée et sans hésitation il se met à lire la relation de nombreux mira- cles, semblables à celui qui le touche de si près. La Touraine connut promptement l'homme de Dieu, si étroitement lié à son évêque par la parenté et par l'amitié dont il avait entouré son enfance et ses débuts dans la cléricature. Saint Grégoire avait reçu le suaire dont la tête de son oncle bien-aimé avait été enveloppée après sa mort, lien déposait de petits fragments dans les autels qu'il consacrait et on ne tardait pas d'apprendre que l'effet de leur présence avait été des plus surprenants. A Pernay, la clarté du jour fut rendue à un vieillard ; au bourg de Pressigny, trois étrangères agitées depuis longtemps par les esprits mauvais, les crachèrent