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88 SAINT NIZIER presque leur égale, le meilleur de leurs inspirations, de leur perfection et de leur générosité ; on rencontre jusque dans les plus libres inventions de leur, génie, dans les coups audacieux de leur héroïsme, dans l'initiative de leur ardent mysticisme, l'empreinte ' ineffaçable des leçons et des caresses reçues dès le berceau. Mère par la transmission du sang, la femme chrétienne le devient une seconde fois par la loi de la grâce, avec ce je ne sais quoi d'achevé et de divin que le christianisme communique à tout ce qu'il touche et à tout ce qu'il sanctifie. Artémia, qu'il n'est pas déplacé de proposer comme un modèle, n'épargna rien et entendit bien que son fils fût formé à la science comme à la vertu. Elle ne redouta pas pour lui un excès d'application et un surcroît écrasant de peine ; elle s'ingénia plutôt à lui rendre l'application facile et la peine agréable. Des précepteurs distingués, des écoles florissantes cultivèrent sa raison et l'initièrent aux connais- sances les plus, relevées des lettres profanes et de l'antiquité sacrée. Les progrès physiques ne furent pas moins surveil- lés que le perfectionnement intellectuel et moral ; selon la remarque de son historien, le travail manuel lui fut imposé et dans une tâche quotidienne, en fatiguant son corps, on lui apprit à le vaincre autant qu'à l'assouplir. On eut soin surtout, dès le commencement de cette éducation et jusqu'à son couronnement, d'envisager l'avenir et de veiller à ses spéciales exigences. La vocation ecclésiastique sans doute doit être libre, débattue et décidée par la cons- cience; mais il n'est que sage de la prémunir contre les tentations capables de l'ébranler et de la tenir à l'abri des orgueils ou des lâchetés, qui la rendraient plus funeste qu'utile, odieuse et criminelle m ê m e . Les Saintes Lettres devinrent la lecture la plus chère etla