Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                          SAINT NIZIER                          85

soulagerai. » Sa vie entière n'a été que la reproduction
ininterrompue de cette parole et de cet exemple divins. Je
m'arrêterai, dans son cours, aux épisodes les plus saillants
et vous en serez de plus en plus convaincus.


                                I

    Lorsqu'il prit possession de la chaire fondée par saint
 Pothin, arrosée du sang de plus de vingt mille martyrs,
 illustrée par la science d'Irénée, les austérités de Just, l'élo-
 quence d'Eucher, la sainteté de vingt de ses prédécesseurs,
 placés sur les autels, Nizi'er touchait à sa quarantième
 année et il acceptait avec simplicité une dignité' qu'il n'avait
pas recherchée. Sa personne aussi bien que son éducation,
ses études comme ses vertus, son humilité, sa réserve et sa
piété annonçaient qu'il serait un homme d'Eglise et un
défenseur de la cité, tel que la Providence les choisit aux
heures critiques et les donne aux nations qu'elle aime.
    J'ignore si nos ancêtres le connaissaient et l'avaient vu;
il était né à Genève et sa jeunesse s'était écoulée en Bour-
gogne. Mais ce qu'ils apprirent de sa famille, de son
caractère, de ses habitudes, la recommandation que le
vénérable évêque Sacerdos, dont ils pleuraient le trépas
récent, en avait faite, suffit amplement à les rassurer. L'élu
s'offrait à eux avec les marques évidentes d'une vocation
d'en haut, orné des dons les plus propres à lui en faciliter
les devoirs et à lui concilier toutes les sympathies.
    L'étoile des prédestinés avait brillé sur son berceau et
une guérison inattendue, au sortir de l'enfance, avait
permis d'augurer qu'à son endroit les plus ambitieuses
espérances maternelles ne seraient pas déçues. Ce double