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                     CHRONIQUE DE JUIN                       77

facile de faire sortir ces bandes révolutionnaires de leurs
repaires que de les y faire rentrer. Pendant cinq jours c'est le
désordre dans les rues, avec ses charges de gendarmerie, ses
razzias accoutumées.
    Enfin la semaine s'achève sur une nouvelle manifestation
au cours de la Faculté de médecine professé par M. Auga-
gneur, dont les étudiants n'acceptent qu'avec répugnance
les nouvelles théories socialistes-révolutionnaires. Le cours
de pathologie externe est suspendu le 10 juin jusqu'au 14.
Sa réouverture se fait sans incident.
   Pendant cette semaine d'émeute, un scandale avait
défrayé les conversations, l'arrestation de M. S       , direc-
teur-gérant d'un de nos grands magasins de Lyon. M. S....,
est remis en liberté le 30 juin, après avoir signé sa démis-
sion de directeur-gérant de la Société.
    Mais les étudiants de Lyon n'avaient pas perdu de vue,
pendant la semaine d'émeute, leur projet de voyage à
Thoissey.
    Le 18 juin, nous les retrouvons dans la plus petite ville,
si coquettement plantée sur les rives de la Saône, dans le
cadre le plus riant qui se puisse rêver. Ils viennent y accla-
mer le commandant Marchand, revenant dans sa ville
natale, accompagné des capitaines Baratier et Germain,-
après trois années occupées à mener à bien, avec une éner-
gie indomptable, la fameuse mission Congo-Nil, héroïque-
ment conduite à Faehoda. Jamais je n'oublierai ces deux
journées de fêtes splendides, où la foule des paysans, accou-
rus,de tous les coinsdu Beaujolais,du Lyonnais, du Maçon-
nais, de la Bresse et de la Dombes acclamait Marchand et ses
collaborateurs, avec une joie débordante, un enthousiasme
 qui touchait au délire, où jamais note discordante ne
 troubla cette belle harmonie des, cœurs. Tous se sentaient