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46                   AUGUSTE BRIZEUX

son œuvre ; il entre en relations avec le comte Schouvalor
et sa fille Hélène, risque sa vie pour sauver un enfant qui
se noie dans la baie de Naples, et se voit en proie à des
tristesses plus navrantes que jamais, lorsque « maman
Boyer », avec un de ses enfants malades, vient retrouver
en Italie « le pauvre chanteur errant, qui la fuit, mais qui
l'aime ». En février 1851, il est à Lyon et assiste au cours
de Victor de Laprade, « qui parle comme Platon au cap
de Sunium ». L'auteur de Psyché, grâce à son beau-frère,
M. de Parieu, ancien ministre de l'instruction publique, et
à M. de Lamartine, fait porter sa pension de 1,200 à 3,000
francs.
   En 1852, paraissent Prime! clNola, la Fleur d'or, nou-
velle édition des Ternaires; en 1853, divers articles dans
la Revue des Deux Mondes; en 1855, la Poétique nouvelle et
les Histoires poétiques, que l'Académie Française couronne
sur un rapport de Villemain.
   Mais Brizeux avait rêvé un fauteuil d'immortel, et malgré
Sainte-Beuve et Alfred de Vigny, il ne peut, hélas ! l'obte-
nir. « Nous en avons bien assez de M. de Musset ! «dit
Montalembert, faisant une cruelle allusion aux allures de
bohème débraillé qu'avaient données à Brizeux sa vie errante
et la maladie dont il souffrait, le diabète. Le poète doit, en
1856, à la suite d'une pneumomie, faire ses adieux à Scaër,
partir pour Bordeaux, Montpellier, Marseille. Après avoir
promené une vie mourante par toutes les routes de France,
il ramasse « ce qui lui reste d'énergie, d'inspiration et
d'amour en un dernier cri, le plus beau, le plus puissant
peut-être qui ait jamais vibré sur ses lèvres », l'Elégie de
la Bretagne, qui se déroule « en stances superbes d'une
facture sculpturale, poignantes d'émotion » :