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• 44                   AUGUSTE BIUZKUX

    Après une année de solitude et de travail recueilli, Brizeux
 publia Marie, roman sans nom d'auteur, le 12 septem-
 bre .18.31, le jour anniversaire de sa naissance. « Ce petit
 livre, dit M. Lecigne, fut un événement dans le monde
 littéraire, et d'emblée, d'un premier élan, Brizeux entra
 dans la gloire. Le public, saturé de mélodrames, repu de
 mauvais romans, enivré de toute sorte de littérature fer-
 mentée, avait besoin d'émotions fraîches et neuves. On en
 avait assez des luxueuses mollesses d'A. de Vigny, des
 audaces fringantes et sensuelles d'A. de Musset, des
 dénouements ensanglantés des drames à la mode. C'était
 l'heure embrasée des splendeurs romantiques ; il fallait une
 oasis pour se reposer, avec des ombres douces, des brises
 humides, des sources limpides et pures. Et voici que tout à
 coup quelque chose s'en venait de bien loin, une voix jeune
 et triste, une mélodie rustique comme celle des cornemuses
 bretonnes. On demeura sous le charme, et de toutes parts
 un concert d'éloges s'éleva vers le mystérieux inconnu. »
    L'auteur de Marie part alors avec Auguste Barbier, l'au-
 teur des ïambes, pour Lyon, où il est heureux de saluer
 Mme Desbordes-Valmore, et pour l'Italie, où Pise, Florence,
 Naples et Venise le charment beaucoup plus que
 Rome (1832).
     Rentré en France, il va revoir sa chère Bretagne; il y
 perd sa bonne grand'mère; mais les bardes et les poètes de
 l'Armorique lui tressent à l'envi des couronnes de lauriers.
 Il séjourne à Scaër; il assiste à la messe à Arzano; il par-
 court la paroisse : « Oh ! ceci ne doit point se'noter, écrit-il
 dans son Journal, 16 septembre 1833. Priez pour moi. »
 Il travaille à un nouveau poème breton.
     De retour à Paris, il collabore aux Annales romantiques,
 à la Revue des Deux Mondes, au Journal des Débats. Les Mar-