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                          AUGUSTK BRIZl-UX                             35

     Malgré cette glorification, Brizeux n'a été nommé ni par
 M. Brunetière dans Y Evolution de la poésie lyrique en France
 au XIXe siècle, 1894, et dans le Manuel de YHistoire de la
 littérature française, 1898 (1), ni par M. Lanson dans sa
 volumineuse Histoire de la littérature française, 3 e édi-
 tion, 1898.
     C'est pour protester, en quelque sorte, contre cette injus-
 tice ou cet oubli que M. l'abbé Lecigne,' l'un des plus
jeunes et des plus brillants professeurs de l'Université
catholique de Lille, a voulu consacrer à Brizeux une étude
historique et critique, qui, mieux que la statue de Lorient,
fait revivre sous nos yeux le retagne
et lui assure une immortalité préférable à celle du bronze
et de l'airain.
    Si M. Lecigne doit à Brizeux, ainsi qu'il l'avoue, la révé-
lation de la poésie, qui lui est apparue fraîche et pure,
comme « une feuille humide de rosée matinale », dans
les vers des Adieux du poète à sa mère, de la Maison du
Moustoir et du Convoi de Louise, il s'est noblement acquitté
de sa dette de reconnaissance, en se faisant l'historien de
Brizeux, avec toute la conscience, toute la sûreté d'informa-
tion d'un érudit et d'un chercheur, doublé d'un écrivain
élégant, dont le style poétique sait se teindre des couleurs
du sujet.
    La famille et les amis du poète, M. Lacaussade, M.- Ar-
mand Boyer, M. Arthur Pouzin, M. Frédéric Saulnier,
M. de Laprade — non pas Xavier, il n'y a pas de fils du


  (1) M. Gustave Allais, dans la Revue d'histoire tilléraire de ta France,
15 juillet 1898, pense que M. Brunetière, accordant «une place un peu
inusitée à G. du Bartas et à Béranger », aurait pu nommer Brizeux,
« qui leur est bien supérieur ». P. 490.