page suivante »
AU XVIe SIÈCLE 23 ce libelle, alors qu'il venait précisément de se séparer de son oncle Benoît Rigaud à cause de leur divergence d'opi- nions religieuses. En réalité, l'Epistre de Brusquet n'est pas sortie de la boutique de Saugrain ; un document inédit tiré des Registres du Conseil de Genève et que nous aurions voulu pouvoir communiquer plus tôt à 1$. Baudrier, va nous révéler l'éditeur et l'imprimeur de cette publication ; Du 7 mars 1559. « Lettre, diffamatoire contre Messieurs. Icy est mis en avant qu'on a imprimé a Lyon une épitre diffamatoire contre ceste Seigneurie, soubz l'inscription de Brusquet fol du roy, combien que l'on prétend que ce soit Gueroult demorant à Lyon. Parquoy est arresté qu'on s'enquiere de l'imprimeur pour estant trouvé en faire plaintifz et à cest effect on donne charge au S r Aniblard 'Corne, de s'en enquérir. » Du 16 mars. « Sus ce qu'on avoit donné charge de s'enquérir au S r A. Corne, de l'auteur de ladite lettre et de l'imprimeur, il a icy raporté avoir entendu, que l'imprimeur s'apele Benoît Piquot (1) dit Gro^ do% imprimant pour un autre nommé Anthoine Volant en la rue Tomasson, l'auteur Guillaume Gueroult estant à Parys dont la copie a esté envoyée à Lyon et qu'il ne s'en parle plus. Au reste que les magis- trats de Lyon sont fort contraires à l'Evangile, parquoy arresté qu'on s'en souvienne cy après, si on pouvoit appréhender ledit Gueroult. » C'est donc à Guillaume Gueroult qu'il faut attribuer la paternité de l'Epistre de Brusquet et c'est pour le libraire Antoine Volant qu'elle a été imprimée par ce Benoît Piquot (ou Pignot ?) auquel M. Baudrier a consacré une notice dans sa première Série. Nous voudrions pouvoir étudier en détail chacune des monographies qui composent la Bibliographie lyonnaise ; les documents recueillis à pleines mains par ses auteurs nous révèlent à chaque page, entre les typographes, les libraires et les graveurs du xvie siècle, des relations de famille ou (1) La lecture Piquot n'est pas douteuse.