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1.1- RECUEIL DES SOUVENIRS, par Pierre DE BOUCHAUD, Paris,
   Lemerre, 1899, in-8.


   Lentement, les Heures, filles du Temps, glissent invisibles autour
des mortels; le rvthme de leur pas monotone par nul n'est entendu.
Implacables elles vont, sans cesse, distribuant les peines et les chagrins.
Il faut leur pardonner le mal qu'elles l'ont, pour le bien qu'elles laissent
faire; ne donnent-elles pas le repos aux malades, la consolation aux
désolés et l'inspiration aux poètes !
   Les poètes reconnaissants n'oublient pas ces inévitables compagnes de
l'humanité et ils conservent la mémoire des plus douces ou des plus
augustes. Ils chantent ces fugitives qui, douze fois par jour, s'évanouissent
au soleil, comme des vapeurs matinales, et c'est avec la sonorité des
mots et la cadence des svlkibes qu'ils les parent de guirlandes fleuries
et laurées qui jamais ne se fanent.
   C'est donc justement que M. de Bouchaud a divisé Le Recueil t'en
souvenirs en heures florentines, pisanes, philosophiques, antiques, douces
et familiales.
   Dix mélodieux sonnets en l'honneur d'Eros, du bel Eros, « fils
marmoréen de Vénus Astarté », servent de prélude et conduisent le
lecteur aux heures florentines.
   « On sent, dit le critique littéraire du Journal des' Débats, que le
charme de Florence a opéré en l'auteur de la façon la plus ingénue eï