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                  OUVKIKKS DU TKMPS PASSK                      )II

et extraordinaires. En premier lieu on inscrivit sur deux
registres (l'un pour les clercs, l'autre pour les laïques) le
nom des personnes qui s'engageaient à verser une cotisation
régulière, avec le montant de cette cotisation. Les som-
mes étaient recueillies de mois en mois et de semaine
en semaine, par soixante-quatre bourgeois appelés qitaler-
niers, nommés à raison de deux par quartiers. Ce système
était spécial aux habitants de nationalité française ; les
étrangers se groupaient par nation, faisaient leur collecte
entre eux, et en remettaient directement le montant aux
trésoriers de l'Aumône.
   « Les ressources extraordinaires étaient très variées. Des
troncs furent disposés dans toutes les églises, généralement
gardés par deux orphelins, qui devaient faire appel à la
générosité de la foule. Les jours de fête, c'étaient les
recteurs eux-mêmes qui se rendaient, un tronc à la main,
dans les endroits les plus fréquentés, dans les églises et sur
le pont de Saône. On alla même jusqu'à placer d'autres
troncs, des boîtes en bois portant cette inscription : Pour
les Poires, dans toutes les hôtelleries et boutiques. Tous
les trois mois, six recteurs levaient tous les troncs et en
portaient le contenu aux trésoriers. L'Aumône recevait
encore des dons, parfois anonymes. Jean Kleberg passe
pour lui avoir donné ainsi secrètement en trois ans et demi
plus de 2.300 livres. Les notaires de Lyon étaient tenus,
lorsqu'ils avaient à rédiger un testament, de recommander
à leurs clients les legs en faveur de l'Aumône. C'est ainsi
que le célèbre imprimeur Guillaume Roville, mort en 1589,
institua sa fille aînée héritière universelle à charge de payer
a l'Aumône cent écus d'or (1). Déjà Etienne de la Forge,


  (1) Plus 50 écus à l'Hôtel-Dieu. La maison de VAnge devait être .
administrée par les recteurs, pour les revenus en être remis tous les