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VICTOR SMITH 489 « nale, la Sicile et le midi de 1'Lspagne, le Portugal et ne « pas s'en tenir aux pays latins, demander à l'Angleterre « et à l'Allemagne des analogies dont peut-être elles « n'eussent pas été aussi avares que s'imaginent des incré- « dules. Ce n'est qu'après cette multiple étude que pourra « s'établir le territoire où régnent nos chansons. Le spec- « tacle du vaste espace où on chante nombre d'entre elles, « leur vaudra peut-être un peu plus d'indulgence de la « part de certains lecteurs, qui, faisant abstraction de ce « qu'elles ont de vivant et d'humain, s'en détournent, « blessés par la brusquerie de leur marche et l'incorrection « de leur grammaire. » Les bons services de Victor Smith, comme juge, lui donnaient un droit légitime à l'avancement. Son père demandait pour lui la vice-présidence dont on prévoyait la vacance. Voici ce que Victor lui écrivit le 15 août 1875 : « Dans ta lettre, tu me dis que tu as emprunté l'aide de « M. Callet et de M. Daru. Je t'en remercie bien; mais « comment puis-je leur être reconnaissant ? Je ne partage « en rien leur manière de voir, et je suis tellement entêté « que personne au monde ne me fera changer. Je crois que « là forme actuelle et à venir de l'ordre, c'est la République. « Ces personnages croient au contraire que la monarchie « est notre seule arche de salut. Je n'aurais pas, quant à « moi, oser emprunter leur concours. Je respecte leurs « croyances; mais il m'est interdit d'user de leurs services. « Si tu l'as fait, nous ne nous brouillerons pas pour cela. « Seulement toute reconnaissance de ma part, qui, à l'égard « du candidat dans la Loire, se traduirait par un vote, est « absolument impossible. » Cinq jours après, en exprimant à son père son peu de désir d'avancer il lui disait :