page suivante »
VICTOR 'SMITH 48 I
VICTOR DE LAPRADIï
« Sa pensée a toujours du sérieux, de la dignité, de
« l'élévation, de je ne sais quoi de grave qui est presque
« religieux. On respect sa marche ; elle se développe dans
« les plis un peu indécis et un peu flottants d'une phrase
« qui lui fait un ample et riche vêtement. Quelquefois
« peut-être désirerait-on l'idée vêtue plus à la légère, plus
« libre, plus rapide, plus à la française, moins habillée en
« quelque sorte ; mais telle qu'elle est, nous l'aimons dans
« son opulence et dans sa majesté.
« M. de Laprade a toujours une idée ': un jour c'est le
« travail qu'il réhabilite à travers Homère. Un autre jour,
« c'est la foi à qui il rend Montaigne qu'on avait voulu, bien
« à tort lui dérober. Aujourd'hui enfin, sous le voile de sa
« préface, il poursuit l'œuvre de ralliement des puissances de
« l'esprit et du cœur, et conseille le baiser de paix de la
« religion et de la philosophie. »
MAGU
« Nous aimons le poète du peuple qui ne cherche pas
« les hauteurs vertigineuses de la pensée, mais qui se plaît
« à rester du peuple et à exprimer simplement, familière-
« ment, ingénieusement des idées courantes, naturelles,
« faites pour émouvoir tout le monde, pour être comprises
« de toutes les intelligences et de tous les cœurs.
« La poésie, ce n'est pas seulement la langue d'élite des
« beaux esprits, le murmure harmonieux des bouches déli-
« ci.tes : plus que cela, c'est l'expression animée, vivante,