Revue du Lyonnais » série 5 - n°27 ( 1899 ) » pp.441

                 CHRONIQ.UK D'AVRIL 1899                  441

un des plus beaux types de l'art français, ont été conservés,
et doivent être replacés à l'entrée de la petite chapelle.



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   Deux premières à sensation pendant le mois d'avril :
le I er , les Célestins nous offrent, enfin, quand toute la
province a goûté à ce régal littéraire, Cyrano de Bergerac, le
magnifique drame en vers de M. Edmond Rostand.
   Inutile d'en exposer le sujet. M. Hirch est un Cyrano
parfait, de la bonne école, jouant avec esprit, souplesse et
bonne humeur un rôle vraiment écrasant. Mlle Rolly met
un charme discret et touchant dans son excellente interpré-
tation du rôle de Roxane. C'est tout; le reste de la troupe,
à l'exception peut-être indulgente du pâtissier Raguenau,
est très faible. Costumes et décors très brillants.
   Le 4 avril, au Grand-Théâtre, première de Thaïs, comé-
die lyrique de Massenet. Le poème de M. Gallet nous
conte les efforts du pieux anachorète Athanaél, qui quitte sa
thébaïde d'Antinoë pour arracher au vice et conquérir à
Dieu la danseuse Thaïs dont la triomphante beauté jette
l'émoi et le désordre dans la ville d'Alexandrie. Tout le
drame réside dans les rudes tempêtes des passions humaines
auxquelles va s'exposer le saint anachorète pour entraîner
la courtisane au fond du désert, dans le couvent où elle
doit expier ses fautes. En somme l'action est très ténue et
 réclamait le prestigieux talent de Massenet pour trouver
quelque richesse d'orchestration, quelques élans passion-
nés, quelque émotion sincère. L'interprétation se réduit au
fond à celle des principaux rôles : Mme Tournié person-