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372 INAUGURATION DU MONUMENT tion à des sources intarissables, a célébré des choses éternelles, les bois, les prés, les champs peuplés de leurs animaux familiers ou de leurs hôtes de passage, en les interprétant avec une telle vérité de sentiment et d'expression, avec une émotion ;i sincère et si contagieuse que son œuvre mérite d'être appelée l'Evangile et le Verbe de la nature. Aussi le monument dont les voiles viennent de tomber et que nous inaugurons aujourd'hui a-t-il pu se faire attendre plus d'un quart de siècle sans que la gloire de Pierre Dupont en ait été atteinte ou diminuée, car cette gloire se perpétuait et ïe perpétuera toujours vivante et rajeunie sur les lèvres des hommes qui, en murmurant ses refrains populaires, y retrouveront l'écho de leurs pensées et la musique de leurs rêves. D'autres voix viendront glorifier comme elle en est digne l'œuvre de Pierre Dupont, le rôle du président de la Commission doit se borner aujourd'hui à remercier tous ceux qui ont concouru à cette glorification un peu tardive de notre illustre compatriote. La Municipalité lyonnaise, toujours soucieuse d'honorer, en s'hono- rant elle-même, les célébrités du sol natal, et dont l'importante subven_ tion est venue couronner les efforts de l'initiative privée ; Le Caveau lyonnais qui, sous l'impulsion de son président, M. Camille Roy, reprenant l'œuvre des Amis de la Chanson, a pu l'achever et la conduire à bien, grâce à une persévérance et à une énergie qui ne connurent ni découragement ni lassitude ; Les artistes remarquables et les écrivains de grand talent dont la voix se faisait encore entendre hier, en l'honneur de la Chanson fran- çaise, dans sa fierté, son esprit et sa grâce ; L'architecte et le statuaire qui, en fixant leur conception dans ce marbre et dans ce bronze, ont synthétisé avec tant d'originalité et de bonheur l'œuvre sans égale des Bœufs, des Sapins, de la Vigne et du Rêve du Paysan. Un de ces artistes, l'éminent architecte lyonnais Gaspard André nous a été enlevé avant d'avoir pu assister au couronnement de ce projet dont il avait, comme en se jouant, esquissé l'idée première, mais il avait confié son inspiration et sa pensée à son collaborateur M. Suchctet, dont la légitime renommée s'enrichit aujourd'hui d'un nouveau fleuron. Je ne saurais oublier que l'architecte en chef si distingué de notre ville, M. Hirsch, a bien voulu nous apporter le précieux concours de