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362                   ÉPHÉMÉRIDES LYONNAISES

du malade. Son pouls s'était ranimé, un peu d'appétit lui était revenu.
Il s'entretenait volontiers avec les siens.
   « Mais ce mieux ne fut qu'une illusion, la dernière lueur d'une vie
défaillante. Brusquement, il tomba en syncope et s'éteignit entre les
bras de ses enfants.
   « M. Louis Isaac laissera après lui le souvenir d'une grande bonté
servie par une magnifique intelligence. Cette bonté, qui avait su lui
gagner tant de cœurs, n'avait d'égale qu'une rare mo.testie qui l'avait
toujours tenu éloigné de la vie publique, malgré les sollicitations de
ses amis.
  « Mieux que des éloges, le simple exposé de sa vie montrera ce
qu'était M. Louis Isaac.
   « Né à Lille, en 1825, il fit ses études au lycée de cette ville.
   « Un dur labeur, secondé par une grande intelligence, lui valut les
succès les plus enviables.
   « De ces fortes études de sa jeunesse, M. Louis Isaac garda un goût
très vif pour les bjlles-lettres ; au point que, même dans la plus grande
activité de sa vie commerciale, ne pouvant s'en désintéresser, il en fai-
sait un divertissement à son travail quotidien.
   « Entré, à la sortie du lycée, chez son oncle, qui possédait une
fabrique de dentelles à Calais, il se familiarisa très vite avec la technique
du métier, en même temps qu'à la science purement commerciale.
   « C'est parce qu'il avait fait preuve de beaucoup de savoir dans sa
nouvelle profession que M. Dognin, fabricant de tulle, ayant une
maison à Calais et à Lyon, se l'attacha pour l'envoyer dans sa maison
de Lyon, où de nombreux perfectionnements devaient être apportés.
   « En septembre 1859, M. Louis Isaac débarquait dans notre ville,
amenant des machines qui y étaient encore inconnues et des ouvriers
spécialistes.
   « On sait quels développements il a donné chez nous à cette indus-
trie du tulle et de la dentelle.
. « M. Louis Isaac fut sollicité pour mettre sa grande influence au
service des affaires du pays. M. Isaac refusa constamment et ce ne fut
que sur de très vives instances et parce qu'on le convainquit que
c'était un service nécessaire qu'il fallait rendre à une idée, qu'il con-
sentit à poser sa candidature à côté de celle de M. Leroy-Beaulieu,
aux élections législatives de 1885. Son échec, d'ailleurs prévu, ne lu;
causa assurément aucun mécontentement.