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CHRONIQ.UK ni-: MARS 1899 355 c'est la poste à grande vitesse. Qui de nous s'en plaindra ? Le même jour deux drames où le revolver joue le grand rôle : Un mari tue sa femme, rue de la République, au magasin des 100.000 chansons; un garçon boulanger, nommé Henri Roy, assassine son patron, M. Mayot, la nuit, rue Masséna... parce qu'il lui a refusé une augmen- tation de dix francs ! ! Peut-on trouver mobile plus bas, corruption de mœurs plus révoltante ? Vous dirai-je encore que S. M. la reine d'Angleterre a traversé Lyon se rendant à Nice ? C'est banal et je passe. Le 2 mars, dîner annuel, chez Maderni, du Syndicat de la Presse quotidienne lyonnaise, présidé par M. Coste- Labaume. Ce Syndicat a eu pour inspirateur Bataille, le chroniqueur du Figaro, qui meurt trois jours après. Ces agapes toutes fraternelles ont l'avantage immense d'assurer l'indépendance et le respect de la Presse par la sélection que les règlements imposent, et d'amener dans les polémiques la courtoisie que se doivent des adversaires de bonne foi et des gens bien élevés. Le 3 mars, M. le docteur Lortet est nommé membre correspondant de l'Institut pour la section d'anatomie et de zoologie. Comme vous le voyez, c'est une véritable chronique à bâtons rompus qui va des sciences, aux lettres et aux arts. Nous n'avons pas à redouter de la sorte la monotonie des redites. 5 mars : commencement des hostilités entre la Ville de Lyon et l'entrepreneur du monument Carnot. Nous avons dit déjà les petites vilenies qui se cachent sournoisement derrière cette masse de pierres de taille. Le même jour, hélas ! l'épouvantable explosion de la poudrière de Lagou- bran jetait la •consternation dans toute la France ; le même jour enfin, la Cour d'assises de la Seine condamnait, pour tentative d'empoisonnement sur son' mari, Mme Bianchini,