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332 UNE VISITE AU SALON DE BELLECOUR regard et le sourire s'unissent dans un sentiment indéfi- nissable de finesse et de douceur, le tableau semble éclairé par cette belle physionomie plus encore que par la lumière sagement disposée. Cette œuvre évoque, par opposition, la brillante image qui arrête au passage dans la toile de Mmc Sophie OLIVIER.- Là , des touches hardiment placées pour arriver à des effets savamment disposés ; souci d'atti- tude qui relègue au second plan- l'expression de la phy- sionomie. Nous avons souvent admiré de cette artiste des œuvres plus simples, plus sincères, et nous revoyons encore la jolie fillette aux yeux profonds qui, l'année dernière, nous attirait vers les aquarelles. Dans l'embarras du choix nous laissons les cerises et les roses de Mllc BRUN, pour nous arrêter longuement devant le cadre où elle a enchâssé trois charmantes jeunes filles; ce sont les trois sœurs, uniformément vêtues de rouge, écueil que l'artiste a transformé en une brillante étude de couleur. Ces jeunes filles, préparant le thé sur une petite table, en souriant à ceux qui les regardent, constituent en même temps que trois portraits, une jolie fantaisie dans laquelle M"e Brun a incarné les trois grâces de la jeunesse : la gaieté, la douceur et l'espièglerie. Sous ce titre : Portrait, M l k BOUVIER nous montre dans une tête de vieillard minutieusement étudiée, une savante étude d'anatomie et de décoloration. C'est, ainsi que le portrait de M. V... par Mmc COLLOMB-AGASSIS, une des œuvres remarquables du salon. M. CHAIX nous donne un curieux sujet de comparaison entre deux buveurs : l'un, déjeté par l'abus, de l'absinthe et l'autre, richement enluminé par force rasades de petit bleu.