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234            CHRONIQUE DE FÉVRIER       l8$9

    Car les Grenoblois veulent à tout prix que M. Loubet,
né à Montélimar, soit un compatriote.. Aussi l'ont-ils
acclamé, quoique M. Loubet ait, sans aucun scrupule, fait
perdre, il y a peu de temps, à sa bonne ville de Grenoble
un procès où ses finances étaient sérieusement engagées.
    Aujourd'hui M. Loubet est président de la République.
Grenoble a quelque intérêt à flatter son compatriote
dauphinois. Qui songe à l'avocat Loubet ? Vive le Président !
 • Mais la mort de Félix Faure ne doit pas nous faire oublier
ceux de nos compatriotes perdus dans ce mois. Le I er février,,
nous apprenions d'Alger la mort de M. Commandeur, bien
connu à Lyon, où il rendait tant de services à nos Sociétés
 de musique ou de secours mutuels. Le 2, un de nos grands
 industriels, M. Louis Ch..., meurt misérablement; son
 corps est retrouvé dans le Rhône, à Feyzin. Le 6 février,
s'éteignait Mm= la comtesse de Tournon, qui passait une
grande partie de Tannée dans son château de Montmelas,
près Villefranche. Cette mort a plongé toute la contrée dans
 la.désolation ; car chacun sait combien la comtesse de
Tournon était généreuse, ouverte à toutes les misères.
    Le 7 février, un deuil imprévu frappe le monde des
artistes, la mort d'Arthur de Gravillon. C'était une physio-
nomie peu banale que celle du châtelain de la villa Saint-
Pierre, à Ecully, cette villa dont Gaspard André avait fait un
bijou d'architecture. Arthur de Gravillon était artiste
jusqu'au bout des ongles; peintre, sculpteur, écrivain, il
s'était fait une place à part, dans chacun de ces genres, et,
avec une activité prodigieuse, il réussissait à se faire
applaudir — et critiquer, Dieu sait comme, — dans chacun.
    Carie talent de M. de Gravillon était fait d'une origina-
lité toute particulière. Fils d'un garde du corps de Charles X,
et petit-fils, par sa mère, de Camille Jordan, il avait été