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UN ÉPISODE DE LA VIE DE THEATRE A LYON 199 malheureux, de laquais, de jean-foutre et en jurant et blasphémant le saint nom de Dieu, qu'il luy donneroit cent coups de bâton. Ce qui ayant été oùy de quelques uns ou du parterre ou de la porte, on a fait sortir ledit Pellettier, et le suppliant est rentré au parterre où il n'a été'si longtemps, qu'un moment après on l'a fait apeller sous le nom du sieur Suranné, l'un des acteurs dudit opéra, en luy disant qu'il luy vouloit parler. Sur quoy le suppliant étant sorty ; comme il a été sur le pas de la porte de la place de Bellecour, la femme dudit Pellettier qui l'y attendait d'un dessein prémé- dité, avec ledit Pellettier, son mary, et ledit Michel luy a sauté dessus, arraché sa perruque et son chapeau, qui sont tombés par terre, et dans le même temps ledit Pellettier, qui étoit derrière, l'a frappé d'un coup d'épée ou de canne sur la tête, pendant que- ledit Michel, qui étoit devant luy, luy présentoit la pointe de son épée pour le plonger, de manière que le suppliant, dans cette extrémitté, s'étant défait de ladite Pellettier a été obligé de prendre la fuitte du costé du logis de bouquet (?) à la faveur de quelques personnes qui sont accourues et qui ont arrêté la fureur desdits mariés Pellettier et dudit Michel. Et dans le temps que quelques autres personnes tachaient de nettoyer le suppliant des boues qu'it avoit receues par les éclaboussures ou autrement à son habit, son chapeau étant toujours dans la boue, ledit Pellettier et Michel sont revenus sur luy, l'épée à la main l'ont poursuivy assez longtemps accompa- gnés de la femme dudit Pellettier lui en ont donné plusieurs coups, ce qui a obligé le suppliant de mettre l'épée à la main et de se deffendre autant qu'il a pu, ce qui n'a pour- tant pas empesché qu'il nayt été blessé en plusieurs endroits de son corps. Dont et du tout ce que dessus désirant avoir réparation comme étant un assassinat formel commis en sa