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138             CHRONIQUE DE JANVIER 1899

    « Un grand cri monte... ! Aïe! Malheur! Un tourbillon
 effrayant enveloppe la barque en son remous : un heurt
 terrible tonne contre le pont et tout se brise. »
    Ainsi chante le grand Mistral, dans son merveilleux
 poème « Dou Rose ». Quel plus saisissant tableau de nos
 inondations !
    Mais revenons à nos chroniques, et des envolées de Mistral
 redescendons au terre-à-terre du fait-divers. Certes nos
 reporters n'ont pas eu à se plaindre du chômage.
    A peine avait-on arrêté les deux ignobles assassins
Gaumet et Nougier, grands premiers rôles du drame du
chemin de laVillette, qu'on signalait,le 7 janvier,l'assassinat
 de la petite Lombardini, à la Guillotière. Mais l'assassin,
 plus heureux, court encore et il ne me semble pas que la
 police soit près de mettre la main sur ce monstre odieux. A
signaler en deux mots un meurtre commis rue de la Bourse
 et que l'ivresse seule avait fait commettre. Entre temps, un
 dilettante du chantage parvient à extorquer la forte somme
de la malheureuse femme d'un des conducteurs du P.-L.-M.,
prévenus des vols de lagare de Dijon ; puis ce sont des cam-
briolages sans fin exécutés avec une adresse inouïe. Peut-
être leurs auteurs sont-ils coupables de l'enlèvement de
l'unique ouvrier qui travaillait au monument Carnot, sur
la place de la République. Pauvre monument ! L'Opéra-
Comique, lui aussi, n'a eu pendant longtemps qu'un seul
ouvrier; on vient de l'inaugurer. Verrons-nous jamais
l'inauguration du monument Carnot?
    Du reste les procès à sensation sont nombreux dans ce
mois : procès Claret, réclamant à la ville de Lyon près de
700.000 francs, reliquat non éclairci des comptes de la
malheureuse Exposition de 1894 ; et la ville ne nous semble
pas en bonne posture, après la décision du Conseil de pré-