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DE PAUL-FRANÇOIS CASTELLAN 101 de Chanteloup, commissaire extraordinaire, avait les pou- voirs les plus étendus dans la 19e division militaire et invita les Lyonnais à se former en corps de partisans. Mais le général autrichien Bubna, qui avait pris Genève, marchait à grands pas sur Lyon, lançait ses troupes sur Bellegarde et Seyssel, poussait son avant-garde jusqu'à Montluel et arrivait bientôt sur le plateau de la Croix- Rousse. Avec un peu d'audace, il se fût emparé de Lyon sans coup férir, la place ne comptant que neuf cents hommes de troupes, trente gendarmes, soixante hussards, et le dépôt du 24 e de ligne, point de vivres, point de munitions ; enfin une population indifférente et démoralisée. Lyon avait alors pour préfet le comte de Bondy et, comme maire, le baron d'Albon. Ceux-ci lancèrent force proclamations pour réchauffer F a r d e r des Lyonnais, mais sans résultat. Leurs phrases sonores ne trouvaient aucun écho dans le peuple. On reprochait du reste ouvertement au baron d'Albon d'être peu enthousiaste pour l'Empereur qui l'avait nommé et, comme tous les gens de l'ancien régime, de voir sans trop de répugnance un changement dans l'ordre des choses. Voici qu'alors entrent en ligne la satire et la chanson populaire. Lé pot-pourri qui nous intéresse débute par une première partie, intitulée : LE CONSEIL MUNICIPAL. LE IMAIRE (M. le baron d'Albon) (Air : Y a à ' Vognon...) Qu'ici chacun émette Sa libre opinion N'allons pas fair' d'boulettes, Aux portes de Lyon