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CHRONIQUE VU DÈCKMBRK 1 8 9 8 63 plus heureux que nous avec ses bataillons scolaires ! Je ne prétends pas que tous ces futurs héros en herbe étaient de petits chenapans; mais combien n'en trouverait-on pas dans ceux qui ont dévalisé pendant le mois de décembre, et cambriolé tant d'appartements, se faisant les indicateurs des voleurs internationnaux qui tentaient de soulager de sa saco- che, rue Puits-Gaillot, un garçon de recette de la maison Desgeorge, et peut-être même, dans la bande qui, le 22 décembre, assassinait la veuve Faucherand, chemin de la Villette. Triste série à la rouge, terminant l'année avec l'exécution du hideux tueur de bergers, l'ignoble Vacher. Et dire que tant de gens se sont repus de cet abominable spec- tacle, et ont dégusté avant tant de curiosité malsaine les interminables chroniques inspirées par les hauts faits et la folie imaginaire de cet horrible bandit ! Lyon, heureusement, n'a pas eu le triste honneur de cette exécution, comme réjouissance de fin d'année ; cet honneur était réservé à Bourg. N'avait-on pas assez parlé de Vacher à Lyon ! Il fut un temps où l'on ne s'entretenait que de lui et de ses exploits à la promenade, au spectacle- Il est vrai que les spectacles ne sont pas chez nous d'un grand attrait. Nos théâtres ont été peu fréquentés en décembre et la Caisse du droit des pauvres est obligée, à son grand regret, d'enre- gistrer une moins-value très importante dans ses recettes pour 1898, comparées à celles de 1897. Citons cependant: une première reprise du Donjuan de Mozart,au Grand-Théâtre et à 'Amoureuse, cette exquise comédie de M. Georges de Porto-Rico, aux Célestins; enfin la première audition, au Casino, le 4 décembre, des splendides Concerts Sympho- niques, organisés par deux dilettanti de la musique, MM. Mirande etjomain. Une première nous était promise par M.le Maire de Lyon,