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 20              LE TRESOR DE SAINT-NIZIKR DE i.YON

 à-dire de i décès par an sur 41 habitants (1), on aura
 en 1346

                  >< 12 = 56 X 41 = 2.296 habitants
             9
 en 1347 :
                    154 X 41 = 6.314 habitants.
Mais si on rapproche les chiffres des décès des trois premiers
mois de 1347 de ceux des trois premiers mois de 1348 ; si
l'on constate que, cette même année 1347, le chiffre des
décès, de 23, en septembre, retombe brusquement à 6, en
octobre, et qu'aux chiffres donnés pour les mois d'avril à
septembre correspondent en [346 des chiffres qui en sont
à peine ou le tiers ou le quart, on peut conclure que le
nombre des décès en 1347, pour une cause qui est peut-
être la famine (2) a été anormal, partant le calcul de la
population de la paroisse de Saiut-Nizier devrait être fait
d'après le nombre de décès de 1346. Le chiffre de
2.296 habitants, qui nous est ainsi donné, semble d'ailleurs
correspondre à ce que nous pouvons savoir sur ce quartier
de Lyon au xiv= siècle. C'est donc de ce nombre qu'il con-
viendra de déduire le nombre des victimes de la peste (3).
   La peste noire décrite par Boccace, la peste à bubons



   (1) Je crois devoir adopter ce chiffre de 41 bien qu'il puisse paraître un
peu élevé pour ia période dont il s'agit, parce que d'une part les décès
d'enfants sont souvent omis, et que, d'autre part, un certain nombre de
sépultures faites dans les couvents ne sont certainement pas mentionnées.
Il n'est d'ailleurs possible de calculer que des probabilités.
  (2) La récolte de 1346 avait manqué c'est du moins ce qui ressort
du compte du receveur. V . p. 22 la note relative à la dîme de Joyeux.
  (3) Cf. OLIVIER DE LA HAYE, Poème sur la Gramie peste de 1348,
Lyon, Georg, 1888. — LUGE, Froissart, t. IV, pp. XXXVIII, 100.