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l8           LE TRÉSOR DE SAINT-NIZIEK DE LYON

moyen âge, et la pompe de ces cérémonies hantait tel-
lement l'imagination que des vivants ne résistaient point au
désir d'assister à leurs propres funérailles, et, jouant au
mort, se mettaient au cercueil dans une chambre ardente,
se faisaient porter à l'église et après les prières revenaient
prendre part au repas funèbre avec leurs amis ( i ) .
   C'était donc là une source de revenus importants pour
les églises (2), revenus consistant en étoffes précieuses,
en cire, si abondante qu'on devait procéder à de nom-
breuses fontes dans l'année (3), en argent, quand encore
ne s'ajoutait pas le lit complet du défunt (4). S'il fallait
chercher une preuve de l'importance de cette ressource on
la trouverait dans les comptes même du Chapitre, de 1346
à 1348, comptes qui nous donnent les listes des décès de


   (1) V. dans du Cange, V" Funeralia, un exemple d'une cérémonie
de ce genre, en 1327, pour un consul de Toulouse.
   (2) Ces revenus étaient même si importants qu'un des plus gros
griefs du chapitre métropolitain contre les Lyonnais révoltés en 1270,
est le mot d'ordre donné pour la simplicité des funérailles : « Item
fecerunt statuta quod nullus civis, in morte, habeat pannum sericum
super se, in odium ecclesiarum, et istud servant ad unguem, archie-
piscopo hoc sciente. (Ménestrier, Histoire consulaire, preuves, Tractatus
de bellis et induciis, p. 10.)
   (3) En 1348, un seul enterrement rapporta à l'église Saint-Nizier
104 livres de cire : Item fuerunt venditi IIII cerei et candele sépulture
Andreveti de Chaponnay, qui ponderaverunt centum et IUI libras et
fuit vendita quelibet libra II s. 1 d. Tur,, summa X lb. XIIII s. VII d.
Tur., valent ad Vien. XIII lb. VIII s. II d. et ob.
  It., recepi a liberis predicti Andreveti, pro pagno aureo II flor.
[Act. cap. comptes, f°