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154 LOUIS-ANTOINE-HONORÉ BEUF Le mari, tisserand, est dans un état de langueur qui ne lui laisse plus l'espoir de reprendre son travail. La femme, déjà atteinte de cécité, est tombée en démence. Le maire entreprend les démarches nécessaires pour faire entrer cette infortunée à l'hospice de l'Antiquaille, où elle sera soignée aux frais du département. « Je plaide la cause de de l'humanité souffrante, — écrit- « il au préfet, — ce titre seul auprès d'un cœur généreux « me garantit le succès de ma demande, et m'assure que la « porte de cet asile de charité s'ouvrira pour celle pour « laquelle je demande une place. » Survient une grosse question : la construction d'une nouvelle église. Dans sa séance du 9 décembre 1821, le Conseil muni- cipal prend connaissance des plans et devis présentés par l'architecte Farfouillon, et les approuve. Il émet le vœu que les travaux de construction ne soient pas donnés h l'adjudication, mais exécutés en régie, ce dernier mode permettant d'utiliser le bon vouloir des habitants à coopérer aux travaux faciles, tels que le creusement des fondations et le transport des matériaux. Un autre avantage serait d'employer les ouvriers du pays de préférence aux étrangers, et de répandre ainsi dans la commune « une masse d'argent dont il est juste de faire « profiter les habitants de Curis, s'il est possible ». Mais comme une telle entreprise entraînera des charges bien lourdes pour les finances communales, le Conseil exprime l'espoir « que le Roi et les augustes princes de sa « Maison voudront bien accorder quelques secours ». Le 5 janvier suivant, le maire adresse à la population un éloquent appel qui dut être entendu, car les travaux de