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94               CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE

par des couvents nombreux. Le diocèse de Lyon en comp-
tait, à lui seul, plusieurs : Portes, Seillon, Meyriat, Sainte-
Croix-en-Jarez et Lyon même. L'histoire de ces monas-
tères, pour peu connue qu'elle soit, est cependant impor-
tante : voilà pourquoi il faut saluer avec plaisir l'apparition
d'un ouvrage tel que celui de M. l'abbé Mioche. Il suppose
des recherches longues et variées, car il n'est point de
pages où les notes n'aient été abondamment accumulées.
    L'introduction traite des rapports des Chartreux avec
l'Auvergne antérieurement à la fondation du Port-Sainte-
Marie, c'est-à-dire pendant un siècle et demi. Il est
intéressant de savoir que saint Bruno, étant encore
chanoine de Reims, se rendit à Clermont, que plus tard il
fut en relations suivies avec ce Seguin, abbé de la Chaise-
Dieu, dont un de nos compatriotes, M. Beyssac, vient
d'écrire une substantielle biographie. C'est à Seguin que
saint Bruno donne les bâtiments de la Grande-Chartreuse
lorsqu'il part pour Rome, bâtiments que Seguin lui resti-
 tuera quelque temps après. On admet également que si
 saint Bruno ne vint pas au concile de Clermont qui décida
 la première croisade, il n'en fut pas moins un des princi-
 paux instigateurs.
   Il est des écrivains qui ne résistent pas à la tentation de
se servir en histoire de documents douteux. M. Mioche
n'appartient point à cette école : c'est ainsi qu'il prouve que
la Chartreuse du Port-Sainte-Marie n'a été fondée qu'en 1219
et non, comme le veulent plusieurs, en 1147 ; il donne le
texte de la charte originale, laquelle ne peut laisser aucun
doute à ce sujet. Après cette constatation il divise son travail
en 82 chapitres qui ont trait aux 82 prieurs ayant gouverné
la Chartreuse. Les documents concernant chaque priorat
sont analysés, cités au besoin, et fournissent, à l'histoire