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7^ LE CURÉ DE DORNHEIM Après leur victoire de Wittstock, les soldats suédois envahirent le comté de Schwartzbourg, volant le mobilier des églises, maltraitant les pasteurs luthériens. Et le curé de Dornheim de s'écrier : « Dieu nous garde de pareils défenseurs. » léna aurait dû être épargné par les protestants, à cause de l'appui que son université avait prêté au luthéranisme. Le général suédois Stalhanske n"£n détruisit pas moins les ponts de cette ville sur la Saaie, tua plus de cinquante bourgeois et rançonna le docteur Gerhardt, qui avait fait cependant plus de mal à la papauté par ses écrits que les Suédois n'auraient jamais pu lui en faire pendant toute l'éternité. Les Impériaux ne tardèrent pas à arriver de leur côté. Ils pillèrent léna, maltraitèrent les pauvres écoliers et leurs professeurs, et incendièrent la ville. Et le curé de Dornheim de s'indigner de nouveau du sort de Y aima mater et d'une ville qui, suivant lui, contenait à la fois « le chandelier à sept branches qui avait éclairé le luthéranisme et l'enclume sur laquelle avaient été forgées les armes du protestan- tisme ». On aurait pu croire que le clergé, soit catholique, soit protestant, qui accompagnait les armées, donnerait l'exemple de la modération : il n'en fut rien. « Un coquin, venu du diocèse de Liège », Robert Bornival, lieutenant-colonel sous les ordres du général impérial de Mérode (1), occupa Dornheim, du 18 au 21 décembre 1627. Il menait avec lui un moine qui causa au malheureux curé pour soixante thalers de dommage et le chassa de sa demeure, ainsi que (1) C'est principalement sous le nom de Merodt brader que le souvenir des bandes de soldats pillards s'est .perpétué en Thuringe.