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 ig2           ' LE BOTTÃŽliR DE SAINTTGEORGES

De mes petits secrets, j'en dirai, la moitié
A vous qui de ma fiole eûtes toujours pitié,
Y faut pas s'en fâcher. Plus mou qu'un pot de colle
Quand, je suis devant vous, voilà que je flageolle,
Je me sens de guingoî, sec comme un matefaim
Ou comme un gbrjori frit dans l'huile de ricin. ,
Excusez. '                                    :i
                        ,. AMANDA
           S'il en est ainsi, je me retire,     -!   \ ".'
                          GUIGNOL
Attendez un moment, je m'en- vas tout vous dire. ;
                              (Eclatanti) ' '
Oui ! Mamzelle Amanda, c'est*môi qu'aurai le prix,
Car mon grollon pour sûr est le mieux réussi.
Voyez-voir : j'ai monté, afin de mieux le vendre', ;
La tige en jeune veau, la semelle en cuir tendre.
Oui! j'ai fait de mon mieux, mais tout ça c'était rien :
Les autres escarpins peuvent être aussi bien. • ; '. -
Mais, Mamzelle Amanda, le secret de ma botte,
C'est que j'ai repêché, en un soir de fibotte,
Le vernis d'autrefois, le secret envolé...     . . /
                                                 :
                          AMANDA
Quoi ! le fameux vernis des vieux maîtres ?
                 GUIGNOL, avec enthousiasme
               , .'           •     • ..       jeraiï
Et dès demain, je veux, parole de canette,
Dire à tous ce nanan, pour voir leur binette.
Allez, j'ai comparé mon soulier 4'apprenti        - •
Avec un escarpin du feu duc de Morny.- 'i '- ------ -
C'était même brillant, ça tient, vrai, du prodige,
Juste'î^ême brillant, oui, le même, vous dis-je.