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                     EN FRANC-LYONNAIS                      39

facile de conclure de cet ensemble que les donations n'ont
jamais été considérables, queles religieuses ont pu facilement
pratiquer les saintes règles de la pauvreté monastique et que
leurs richesses n'ont jamais été assez importantes pour
exciter les convoitises d'un commendataire.

    Ainsi disparaissait, après neuf siècles d'existence, une
famille religieuse, fondée par la piété et continuée par la
piété. Elle devait sa ruine à l'impiété et à l'hérésie, causes
du relâchement introduit dans la plupart des communautés.
D'après les dépositions des témoius entendus au moment
de l'enquête ordonnée par le cardinal de Tencin, non
seulement le couvent était sans clôture, mais on entrait
librement dans l'intérieur et le curé de Saint-Bernard y
avait même pris pension.
   Toutefois, une durée de neuf siècles au milieu de tant
de révolutions, de tant de guerres, de tant de bandes dévas-
tatrices qui se précipitent du midi au nord ou du nord au
midi, durée qui n'a pas été accordée à beaucoup d'autres
abbayes ou prieurés, est un précieux témoignage de la fidé-
lité à la règle de saint Benoît de la part des religieuses de
la Bruyère. C'est aussi une preuve des sentiments de foi et
de piété des familles nobles de la Dombes.'
   L'acquéreur de la maison conventuelle, Jacques Joly-
clerc, avocat au parlement et professeur à l'Ecole de droit
de Lyon, désonnais seigneur de la Bruyère, ne paraît pas
avoir conservé longtemps son nouveau domaine. Après
avoir plusieurs fois changé de possesseur, la propriété a été
vendue le 26 octobre 1883, par M. de Belleroche à
Mme Thérèse Sabran, épouse de M. Clément Lecourt,
ancien notaire de Lyon.
                                      UN DOMBOPHILE.