page suivante »
LETTRES DE L-'ÊCOLE NORMALE 47! ;tant,. il a dû te le dire -dans sa lettre, -il m'assufeque-tti es un charmant garçon et- j'espère que tu-ne -veux pas- le faire mentir. Allons, mon frère ; sursum corda (cherche ces; mots dans le dictionnaire) ou plutôt en. voici lesens ; en haut les cœurs ! C'est ce que le prêtre dit aux fidèles lorsqu'il va commencer cette magnifique prière qu'on appelle h préface. C'est-à -dire, élevez vos cœurs pour parler à Dieu ; laissez- là les petites inquiétudes, les petites passions, les petites tristesses; ne pensez qu'à ce qui est beau et qu'à ce qui est grand, c'est-à -dire à Dieu, centre de toute grandeur et de toute beauté. Lorsque nous nous sentons un peu abattre, songeons que tout cela est bien peu important,-devant la marche éternelle du monde sous les yeux de Dieu, et qu'au •lieu de nous alanguir dans la méditation triste de nos con- trariétés, il vaut bien mieux nous unir nous aussi "-à -cet univers pour accomplir la volonté de Dieu, telle qu ? il v veùt que les hommes l'accomplissent en l'aimant, en le servant, en apprenant de plus en plus à le connaître en servant nos frères pour l'amour de lui. Ces vacances, mon ami, si tu le veux, je pense que rien ne s'opposera à ce que tu entres dans la Société de Saint- Vincent-de-Paul. Avant-hier, pour la fête, nous avons reçu le matin la sainte communion d'un archevêque d'Amérique, et le" soir la bénédiction de l'archevêque de Babylone, c'est- à -dire de deux hommes placés à deux extrémités du monde connu. Ne sommes-nous pas. en effet catholiques, c'est-à - dire universels ? Je te ferai faire aussi connaissance avec quelques jeunes gens qui, je crois, te seront agréables, par exemple, M. Cabaud, que tu as peut-être vu avec moi. '; Je continue ma lettre, mon ami, quoique j'aie bien-mal à la tête, et que j'aie tout le corps rompu. Il fait un temps couvert et froid qui nous rend tous malades; Paris, et sur-